jeudi 23 novembre 2017

LA BANALISATION DE L'INFIDÉLITÉ PARTISAN AU BRÉSIL

LA BANALISATION DE L'INFIDÉLITÉ PARTISAN AU BRÉSIL

Nildo Viana

Dans la politique institutionnelle brésilienne, il est très fréquent d'échanger des partis politiques de la part de politiciens professionnels. Beaucoup sont élus par une partie et bientôt transférés à d'autres, ainsi que des cas de personnes passant par divers partis dans un court laps de temps. Il est possible de citer quelques cas célèbres, comme Ciro Gomes, qui ont traversé le PDS, le PMDB, le PSDB, le PPS, le PSB, le PROS, le PDT. Cela soulève le besoin d'expliquer la banalisation de l'infidélité partisan au Brésil.

L'explication générale à cela est le manque de partis politiques forts et programmatiques. Ceci, cependant, n'explique qu'une partie du problème. Au fond, il y a des partis politiques forts, mais leur force ne réside pas dans leur programme mais dans leurs victoires, le nombre de fonctions publiques, la structure, le pouvoir financier. Le problème du manque de programme ou «d'idéologie» n'explique pas un tel échange constant de partis, car même les petits partis plus programmatiques de la gauche coexistent aussi avec ce processus d'échange, généralement dans le même spectre idéologique. Les politiciens professionnels n'ont pas de programmes ou d'idéologies et, par conséquent, le problème ne réside pas dans les partis.


Ce qui explique cela, c'est le jeu d'intérêt des politiciens professionnels, peu soucieux des programmes, des idéologies, de la population et des causes sociales. Beaucoup de politiciens changent leur parti en cherchant à améliorer la possibilité d'élection ou de réélection, en fonction de la situation, de la popularité, des accords, de la structure du parti ou des alliances (coalitions, par exemple). En bref, ce qui explique l'échange de partis est, dans la plupart des cas, les intérêts personnels des politiciens professionnels et la facilité institutionnelle pour leur concrétisation.
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Publié à l'origine dans le journal "O Popular".

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